46.1911° N, -1.3945° W
To the north of the island, between La Couarde, Loix and Ars en Ré, the salt marshes stretch out as far as the eye can see. In this peaceful environment, salt workers have cultivated and harvested "white gold" for more than a millennium.
The paths of the marshes are made of this wet black soil that the salt workers shape. The construction of the swamp is completed solely by human energy.
The principle of a salt marsh is to circulate seawater to obtain, at the end of a long and slow process, the salt. For centuries, salt workers have perfected the technique to be in complete harmony with the natural elements. Some clay, seawater, sun, wind... and the salt worker who resembles an alchemist, orchestrating the elements and patiently reproduces, day after day, ancestral gestures.
In this profession, people are as close as possible to nature. If it doesn't rain, if the wind isn't blowing, if the sun doesn't comply, then man gets nothing. The fleur de sel can only be born under certain conditions of temperature and wind. But if man does not assist in the process, then nature alone cannot create salt.
Slowly, as the tide rises, the seawater advances, it evaporates, concentrates, and finally finishes its slow course in the salting areas, the crystallizers.
In a salting area, around 40kg of coarse salt is collected every two days. On days of favorable weather, under a light breeze and with sufficient heat, a tile produces on average 1kg of fleur de sel.
COARSE SALT
The first crystals of coarse salt form at the bottom of the salting areas. Balancing on the edge of the paths, with their simoussi, the salt workers first push the water which carries the grains on one half, then pull the salt and form a heap in the water. The coarse salt grains capture fine clay particles present in the soil, giving it that gray-hued characteristic of manually harvested salt.
The coarse salt (known as gros sel) is then hoisted onto the path with the help of a souvron and forms multiple small pyramids called coubes. They remain here drying until the salt workers come and carry them to the pilot, the big pile of salt that is accumulated, corresponding to the summer harvest.
FLEUR DE SEL
During the hottest hours of the day, when evaporation is intense, the salt workers leave the marsh to work alone: a fine film of salt forms on the surface of the water in the salting areas. This is the fleur de sel. The people in charge of the harvest, who are called pickers, arrive in the late afternoon and get to work. The flower is a delicate salt that should be picked gently, taking care not to disturb the bottom...
Formed in petals or plaques on the surface of the water, freshly picked fleur de sel can be pinkish or white and gives off an astonishing scent of violet. A discovery as wonderful as it is fleeting, because as it dries, the fleur de sel becomes a luminous, immaculate white and its sweet fragrance evaporates.
The ballet of the salt workers, barefoot gondoliers, lasts from June to September, day after day reproducing ancestral gestures, combining sheer strength and sublime skill. Sometimes setbacks are encountered: a downpour could be enough to wipe out several days of evaporation. Salt workers proceed with their profession, while always keeping in mind this notion of possible unsecured results. Their work is based on a bet with nature, without a promise of results that are equal to the work undertaken.
Salt workers are key players in safeguarding the natural environment. They participate in the preservation of a rich biodiversity of flora and fauna that shelters this extraordinary living environment.
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Au nord de l'île, entre la Couarde, Loix et Ars en Ré, les marais salants se déploient à perte de vue. Dans cet environnement paisible, les sauniers y cultivent et y récoltent « l’or blanc » depuis plus d’un millénaire.
Les chemins des marais sont faits de cette terre noire mouillée que les sauniers façonnent. La construction du marais se fait uniquement par l’énergie de l’homme.
Le principe d’un marais salant est de faire circuler de l’eau de mer pour obtenir, à la fin d’un long et lent processus, le sel. Depuis des siècles, les sauniers ont parfait la technique pour qu’elle soit en parfaite adéquation avec les éléments naturels. De l’argile, de l’eau de mer, du soleil, du vent… et le saunier tel un alchimiste, qui orchestre les éléments et reproduit, patiemment, jour après jour, des gestes ancestraux.
Dans ce métier, l’homme est au plus près de la nature. S’il ne pleut pas, si le vent ne souffle pas, si le soleil ne chauffe pas, l’homme n’obtient rien. La fleur de sel ne peut naître que dans certaines conditions de température et de vent. Mais si l’homme ne fournit pas son travail, la nature ne peut pas, seule, faire naître le sel.
Alors doucement, sur le marais, au travers de faibles hauteurs d’eau, l’eau de mer avance, elle s’évapore, se concentre, jusqu’à finir sa course ralentie dans les aires saunantes, les cristallisoirs.
Dans une aire saunante, environ 40kg de gros sel sont recoltés tous les deux jours. Les jours de météo favorable, sous une brise légère et avec suffisamment de chaleur, un carreau produit en moyenne 1kg de fleur de sel.
LE GROS SEL
Le gros sel se forme au fond des aires saunantes. En équilibre sur le bord des chemins, avec leur simoussi, les sauniers poussent d’abord l’eau qui entraîne les grains sur une moitié, puis tirent le sel et forment un tas dans l’eau. Ils abornent. Les grains de gros sel captent les fines particules d’argile du sol, elles lui donnent cette teinte grise caractéristique du sel récolté manuellement.
Ensuite, ce gros sel est hissé sur le chemin à l’aide d’un souvron et forme des coubes. Ces multiples petites pyramides continuent de s’égoutter jusqu’à ce que les sauniers viennent les porter pour les amener jusqu’au pilot, le gros tas de sel que l’on accumule, correspondant à la récolte de l'été.
LA FLEUR DE SEL
Aux heures chaudes de la journée, lorsque l’évaporation est intense, le saunier laisse le marais travailler seul: une fine pellicule de sel se forme à la surface de l’eau des aires saunantes. C’est la fleur de sel. Les cueilleurs arrivent en fin d’après-midi et se mettent au travail. La fleur est un sel délicat que l’on doit cueillir doucement, en prenant soin de ne pas accrocher le fond…
Formée en pétales ou en plaques à la surface de l’eau, la fleur de sel fraîchement cueillie peut être rosée ou blanche et dégage un étonnant parfum de violette. Une découverte aussi merveilleuse qu’éphémère, car en séchant, la fleur de sel devient d’un blanc lumineux, immaculé et son doux parfum, lui, se sera évaporé.
Le ballet des sauniers, gondoliers aux pieds nus, dure ainsi de juin à septembre, reproduisant jour après jour les gestes ancestraux, alliant force et adresse. Avec parfois des revers: il suffit d’une averse pour réduire à néant plusieurs jours d’évaporation. Les sauniers vivent leur métier tout en gardant en tête cette notion de résultat non garanti. Un travail fondé sur un pari avec la nature, sans promesse à la hauteur du travail engagé.
Acteurs clés dans la sauvegarde de l’environnement naturel, les sauniers participent à la préservation d’une riche biodiversité, de la flore et de la faune qu’abrite ce milieu vivant si extraordinaire.
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HARVEST SEASON | June to September
VISIT | Ecomusée du Marais Salant, Loix
WEAR | Sel Marin, Heeley